lundi, juillet 24, 2017

Luc 13, 10-17: La femme courbée

La femme courbée. Luc 10,13-17


Je suis comme tous les samedis,  allée à la synagogue, participer à la prière. Heureusement que je n’habite pas à Jérusalem parce que même le parvis des femmes me serait fermé parce que je suis toute voutée, parce que j’ai cette bosse sur le dos qui m’oblige à marcher courbée, et qui ne me permet pas de me redresser. J’ai tout le temps mal, je dois tout le temps trouver une posture où mon corps est moins douloureux. Souvent les gens se moquent de moi, surtout les enfants, et en plus ils racontent que si je suis comme cela, c’est parce que le diable est en moi, que j’ai fait un péché, que je suis non pas une créature de Dieu, mais du diable.Et ça fait 18 ans que c'est comme ça. Ça m'a volé toute ma vie et depuis toujours même petite il y avait quelque chose qui faisait que ma mère me disait tout le temps "tiens toi droite" sauf que je n'y arrivais pas.

On parle d’un rabbi qui a guéri un aveugle-né et qui a dit que son infirmité ce n’était  pas lié à son péché ou a celui de ses parents. Moi j’aimerai bien le rencontrer celui là, parce que ces sous- entendus permanents, sur le fait que je l'ai cherché, que c'est de ma faute, que je porte le poids de mon péché , c’est insupportable.

Peut-être que mes parents ont péché, tous nous sommes des pécheurs, mais pourquoi moi ? Pourquoi est ce que depuis plus de 18 ans, je ne puis me redresser ? Pourquoi alors que je suis encore jeune, je ne puis que regarder le sol, mes pieds, la poussière et avoir mal ?

Souvent dans notre synagogue, le Chef laisse la parole des des invités. Là c’était Jésus, celui qui est né à Nazareth et qui a des paroles assez étonnantes d’après ce que l’on dit. Il habite chez Pierre le pêcheur, qui a tout quitté pour être un peu son alter ego. C’est bizarre quand même de tout quitter.

Alors il y avait pas mal de monde, et moi pour m’installer avec mon dos tout cassé, tout courbé, ça n’a pas été une mince affaire. Mais avant que je n’ai le temps de m’asseoir, avant même que la prière n’ait commencé, j’ai entendu une voix masculine qui me disait  que j’étais délivrée de mon infirmité et en même temps, il me prenait pas la main et m’aidait à me remettre droite. Quand je dis qu’il m’aidait, ce n’est pas tout à fait vrai, parce que je me suis remise droite toute seule, et de moi a jailli comme un chant de louange envers Dieu qui par cet homme m’avait guérie. Enfin pouvoir regarder les autres, enfin pouvoir regarder le ciel, enfin pouvoir être comme tout le monde. Je crois que pour cet homme, j’aurais fait n’importe quoi. Il m’a guérie, il m’a redressée.

C'est là aussi que j'ai compris que celui qui avait guéri l'aveugle à Jérusalem, c'était le même qui me guérissait moi et qu'il ne me jugeait pas lui. Et cela a été peut-être le plus important. 

Seulement ensuite, le chef de la synagogue s’est adressée à moi, moi qui étais dans la joie et il a un peu cassé ce qui était dans mon corps et dans mon cœur, il m’a reprochée d’être venue à la synagogue juste pour me faire guérir. Mais je n’étais pas venue pour ça, j’étais venue pour prier comme tous les samedis. Je savais bien qu’il y avait un guérisseur en ville mais comment trouver le chemin?

Alors là Jésus a pris ma défense, parce qu’en fait, c’est après lui que le Chef en avait. Il avait fait un miracle, parce que c’en était un, un jour où l’on doit rien faire, le jour où tout s’arrête pour que l’on puisse se tourner vers Dieu. Mais comment aurait-il pu me guérir s’il n’était pas rempli de l’Esprit de Dieu ?

Toujours est-il qu’il leur a rappelé qu’eux tous travaillent quand même le jour du sabbat, ne serait ce que pour détacher leur âne et le mener boire ? Alors moi, il leur affirmé qu’il m’avait détaché du lien qui existait entre Satan et moi et que c’était le moment de le faire.


Je n’ai pas apprécié qu’il dise que mon infirmité était en lien avec le mal, comme si j’en étais responsable, comme si ma maladie était la conséquence de quelque chose que j’aurais commis, mais après tout, maintenant qu’il a restauré mon corps, peut-être que mes yeux vont s’ouvrir et que je comprendrais ce qui  s’est passé il y a 18 ans, ou même avant, mais ce qui est certain c’est que grâce à lui, je suis redevenue une femme et je lui en rends, grâce, grâce à lui qui a pris ma défense, mais  surtout grâce à Dieu qui a donné à une homme un tel pouvoir.

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